La distillation des huiles essentielles en Haïti a débuté dans les années 1930 à l'initiative du français Lucien Ganot.

Les années 1940 furent bénéfiques pour le commerce des Antilles qui sont apparues comme nouvelle région de production et d'approvisionnement pour le continent américain. En effet, fortement impactés pendant la Seconde Guerre Mondiale dans leurs échanges commerciaux traditionnels avec le Pacifique (principalement l'Asie et l'Inde pour le commerce des huiles essentielles), les États-Unis ont du se tourner vers de nouvelles sources d'approvisionnement. Cette nouvelle industrie haïtienne a su bénéficier de l'intérêt nouveau sur la scène internationale pour accroitre sa production et multiplier ses distilleries. Le vétiver sera classé denrée d'exportation en 1953.

En 1975, l'Office de Commercialisation des Essences Aromatiques (OCEA) fut créé. Cette entreprise d’État indépendante détenait le monopole des ventes des huiles sur les marchés extérieurs, contraignant les distillateurs à vendre leur production à des prix fixés par cette agence gouvernementale. Cette lourde dépendance financière entraina la fermeture de nombreuses distilleries. Ce n'est qu'en 1980 que le gouvernement a libéralisé le secteur, permettant aux distillateurs de commercer à nouveau directement avec l'extérieur.

Aujourd'hui, Haïti compte de nombreuses distilleries de vétiver. Il est difficile d'en déterminer le nombre exact actuellement en activité car la majorité des petites distilleries ouvrent et ferment au gré des fluctuations du prix de l'huile essentielle de vétiver sur le marché international.

Malgré ces aléas, Haïti reste le premier exportateur mondial d'huile essentielle de vétiver, grâce notamment à la qualité de son vétiver qui fait aujourd'hui référence dans le monde de la parfumerie.